Enfin la véritable histoire du drame de la nuit d'Octilliard 590!

Ils étaient tous là, des simples d’esprits, aux purs psychotiques : tous ceux que les milices du Monde des Douzes refusaient d'enfermer dans leurs prisons, ou encore ceux dont les Eniripsas ne pouvaient guérir les maux, qui avaient depuis longtemps dépassés le stade physique.

Des Iops pyromanes ou schizophrènes , des Sadidas qui rêvaient de s'enterrer vivants, des Eniripsas qui volaient la vie d’autrui pour leurs propres bien-être, tous avaient le même point commun : ils étaient trop dangereux pour la société, et furent condamnés à être enfermés à vie. Il paraîtrait même qu'à ses débuts, cet hôpital aurait accueilli Nox le Xelor lorsqu’il était adolescent, mais ceci est une autre histoire.

Cet établissement spécialisé dans les cas à risques était géré par une Sadidette nommée Feen-adenesis. Elle seule était capable de supporter les délires de ces patients dérangés au plus haut point, grâce à de vieux sages Xélors ayant pour mission de ralentir tous ces habitants spéciaux, une très grosse dose d'empathie, de compréhension, et quelques ronces bien placées au bon moment. L’hôpital coulait des jours heureux, ou presque, depuis plusieurs années.

Une nuit d'Octilliard où tout semblait calme, un Iop colérique s'est déchaîné sur les mages Xélors plus qu'à l'accoutumée, les obligeant à tous se concentrer sur lui. La conséquence fut terrible : les autres patients, plus dérangés les uns que les autres, ont senti leur état de léthargie habituel se dissiper peu à peu. C'est à ce moment que tout s'est enchaîné.
Ces derniers ont alors pu laisser exploser des années de blocage. Certains frappaient leur tête contre les murs pour ouvrir des passages, oubliant que les portes existaient. Des Pandas gobaient tous les cachets et fioles qu'ils trouvaient dans l'espoir d’être enfin saouls, le mobilier s'embrasait au passage de quelques Fécas, tandis que des rixes sanglantes démarraient aux quatre coins du domaine.
L'alarme incendie se mit à retentir dans les oreilles des Ecaflips, les rendant fous de rage, alors que des Enutrofs attachaient le personnel restant dans l'espoir d'en tirer une rançon honorable. Bientôt, ce fût toute la ville d'Amakna qui était en état d'alerte maximum.

La responsable de l’établissement déclencha alors le système de mise en quarantaine, afin que personne ne sorte, ce qui empêchait également quiconque d'entrer. Tandis que les flammes dévoraient les différents dortoirs et salles de repos, elle immobilisa plusieurs dizaines de fous furieux, mais fut vite prise à parti par beaucoup d'autres malades. Les sages Xélors étaient tombés de fatigue, et le personnel Eniripsa était K-O ou se cachait.
Rassemblant le peu de d'affaire qu'il lui restait encore en état , dont une splendide kari, Feen-adenesis se jeta dans la mêlée et disparut dans l’épaisse fumée provoquée par l’incendie.

Au petit matin, l'incendie s'était essoufflé, plus rien n'était debout dans le domaine ; les murs eux-mêmes n'avaient pas résisté à 11 heures de brasier. Seule une Eniripsa avait échappé aux flammes en se cachant dans une boîte de pétrie grand format. C'est d'ailleurs de cette personne que les miliciens d'Amakna en charge de l'enquête tenaient leurs informations.
D’après les autorités, elle est la dernière personne à avoir vu Feen-adenesis vivante depuis cette nuit.

Cependant, ce que les autorités ne mentionnent pas dans leur rapport, c'est que son corps n'a jamais été retrouvé, ainsi que les corps de 49 autres patients, parmi les plus dangereux.